Un murmure

De l’aube obscure
Tombe un murmure.
Une voix susurre :
Deux poids, deux mesures…
A la divinité l’injure !
De l’humanité la blessure
De l’égalité, la fraternité la rupture
De la foi la fêlure
De l’utopie la brûlure
Du pacte la rature
De l’espoir la flétrissure
Du progrès la déconfiture
Du souvenir la gravure
De l'orgueil la boursouflure, la démesure…
Je te l’assure,
Pâle ou sombre figure,
Dans cette noire et dure conjoncture,
Proche de l’irréparable fracture,
Plus d’imposture !
Pas de conjecture, de sinécure, de césure !
Trop tard pour l’armure !
Pas de saumure pour l’impure silure,
D’Adam et Eve les fruits trop mûrs.
Tout est sciure, souillures et salissures,
Tout devient tortures et pourritures !
Plus de cyanure…
Une seule issue : abjure !
Je t’en conjure et t’adjure !
Ne craint point le parjure
Et vêtu de bure, avec ou sans chaussures
A pieds, en voiture, part à l’aventure !Carbure ! Hisse la voilure,
Presse l’allure vers ta future,
Ton ultime villégiature, la nouvelle Ur,
Cité aux douces courbures,
Ornée de peintures, de sculptures, de dorures
A l’architecture pure et sûre
Dans son écrin de verdure,
Eclatante nature où, selon l’augure,
Toujours vie et paix perdurent.

Claryssandre. 28 janvier 2024