Langages vivants
Enregistrement : Audiocite.net
Publication : 2009-07-17
Lu par Christophe
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Langages vivants
Le langage permet la communication avec les autres et cet échange est fondamental pour le progrès des connaissances et pour le développement de l'intelligence conceptuelle. Selon le niveau de vocabulaire que l'on possède, il y a la communication par les mots de la vie courante ou échange sur des abstractions donnant accès à la vie intellectuelle.
Cette distinction a servi à encourager l'enseignement de l'arabe littéraire dans beaucoup de pays, pour le faire devenir langue véhiculaire au détriment de l'arabe dialectal, qui est la langue locale d'usage. C'était aussi une option politique de recherche d'unité, « l'Umma », des Etats arabophones. Cela a contrarié l'évolution normale des langues maternelles, par métissage du vocabulaire, enrichi des traductions, comme ce fut le cas des langues romanes, devenues le français, l'italien, l'espagnol, etc., à partir du latin.
L'important n'est pas de maintenir une langue morte, figée, mais d'élargir son aire de diffusion grâce aux capacités de communication qu'elle présente. Le fond culturel est important mais, si le langage qui le supporte ne présente pas de possibilités d'échange large avec les autres, il y aura inévitablement régression. Une certaine masse critique de locuteurs est nécessaire et une variété de vocabulaire suffisante pour s'exprimer à tous les niveaux pour que la langue se développe.
Un article d'Alain Bentolila dans Le Monde de ce jour contre les ghettos linguistiques a déclenché ma réflexion. Il remarque qu'au-delà du pittoresque des mots créés, la langue des banlieues renforce la marginalisation et l'exclusion sociale, en raison du manque de vocabulaire et de la limitation du besoin d'échange dans des quartiers refermés sur eux-mêmes.
Par comparaison, je me demande si l'on rend service (en dehors des familles qui connaissent une vie culturelle affirmée) aux enfants que l'on enferme dans un enseignement basé sur une langue locale, peu parlée, ne dépassant pas une aire limitée. Ne serait-il pas plus porteur pour leur avenir de leur faire apprendre des langues internationales, des langues vivantes en priorité, et garder la langue locale pour la culture personnelle ?
Cultivons-nous pour maintenir nos racines. Ne renonçons pas à notre fond culturel propre. Mais n'orientons pas les enfants vers un passé qui les enferme dans une région. Ouvrons l'école vers un échange toujours plus large, dépassant nos frontières.
Raymond BELTRAN
le 21 décembre 2007
Le langage permet la communication avec les autres et cet échange est fondamental pour le progrès des connaissances et pour le développement de l'intelligence conceptuelle. Selon le niveau de vocabulaire que l'on possède, il y a la communication par les mots de la vie courante ou échange sur des abstractions donnant accès à la vie intellectuelle.
Cette distinction a servi à encourager l'enseignement de l'arabe littéraire dans beaucoup de pays, pour le faire devenir langue véhiculaire au détriment de l'arabe dialectal, qui est la langue locale d'usage. C'était aussi une option politique de recherche d'unité, « l'Umma », des Etats arabophones. Cela a contrarié l'évolution normale des langues maternelles, par métissage du vocabulaire, enrichi des traductions, comme ce fut le cas des langues romanes, devenues le français, l'italien, l'espagnol, etc., à partir du latin.
L'important n'est pas de maintenir une langue morte, figée, mais d'élargir son aire de diffusion grâce aux capacités de communication qu'elle présente. Le fond culturel est important mais, si le langage qui le supporte ne présente pas de possibilités d'échange large avec les autres, il y aura inévitablement régression. Une certaine masse critique de locuteurs est nécessaire et une variété de vocabulaire suffisante pour s'exprimer à tous les niveaux pour que la langue se développe.
Un article d'Alain Bentolila dans Le Monde de ce jour contre les ghettos linguistiques a déclenché ma réflexion. Il remarque qu'au-delà du pittoresque des mots créés, la langue des banlieues renforce la marginalisation et l'exclusion sociale, en raison du manque de vocabulaire et de la limitation du besoin d'échange dans des quartiers refermés sur eux-mêmes.
Par comparaison, je me demande si l'on rend service (en dehors des familles qui connaissent une vie culturelle affirmée) aux enfants que l'on enferme dans un enseignement basé sur une langue locale, peu parlée, ne dépassant pas une aire limitée. Ne serait-il pas plus porteur pour leur avenir de leur faire apprendre des langues internationales, des langues vivantes en priorité, et garder la langue locale pour la culture personnelle ?
Cultivons-nous pour maintenir nos racines. Ne renonçons pas à notre fond culturel propre. Mais n'orientons pas les enfants vers un passé qui les enferme dans une région. Ouvrons l'école vers un échange toujours plus large, dépassant nos frontières.
Raymond BELTRAN
le 21 décembre 2007
Cet enregistrement est mis à disposition sous un contrat Creative Commons BY (attribution) NC (Pas d'utilisation commerciale) SA (Partage dans les mêmes conditions).
Commentaires :
Message de abdellah
Merci cristophe
Merci cristophe
Merci Christophe pour cette belle lecture