Arsène Alexandre, né le 16 août 1859 à Paris 3^e et mort le 1^er octobre 1937 à Brain-sur-Allonnes, est un collectionneur d'oeuvres d'art, journaliste, critique d'art et inspecteur général des Musées français.

Ce livre comporte 60 pages de planches, à la fin.

Cet ouvrage nous relate la vie, l'oeuvre de Sandro Botticelli dans le contexte historique, artistique et religieux si particulier ( avec Savonarole), et qui conduit Sandro à détruire des peintures.

L'art si abouti et si subtil de Sandro nous est remarquablement bien exposé. 

Les dernières pages concernant ses dessins « à l'aveugle », ces « tracés de pensée », des « dessins de rêve » et les textes de Dante sont très intéressantes. Arsène Alexandre les rapproche des dessins médianimiques de Rodin.

EXTRAITS :

« Botticelli est un résumé de ces frémissements sveltes, de cette pureté tourmentée, de cette netteté dans l'élégance, de ce sentiment de la ligne que le mouvement ne déplace pas, privilège que n'a pas étudié Baudelaire, et qui lui aurait peut-être fait modifier sa strophe. C'est pour cela qu'il est possible de le considérer comme le Florentin par excellence. »

« Tout de suite Botticelli se pose grand artiste et échappe à toute influence. Nous le trouvons lui-même dès la première oeuvre, c'est-à-dire en possession de cette élégance, de cette précision qui, par un don exceptionnel, paradoxal pour ainsi dire, se concilient avec l'élan et l'ardeur, alors que souvent chez d'autres elles les dessèchent ou les réfrigèrent. Même s'il est forcé de se plier à l'unisson, pour ses travaux de début, de certains de ses aînés, il s'en différenciera, et toutefois sans heurts. C'est déjà une épreuve de rare habileté. »

 « Nous avons employé ce mot de « joyeuses » pour ces madones. Il faut que l'on se pénètre, pour le bien comprendre et aimer comme il doit être aimé et compris, de cette idée que la joie intérieure de Sandro s'exprime par les accents d'une ardeur mélancolique contenue, caressée ; que cet art est tout d'émotion, et que toute émotion, extase mystique, élan amoureux quels qu'ils soient, sont la forme heureuse de l'anxiété humaine. »

Botticelli / par Arsène Alexandre | Gallica

Sandro Botticelli - Three Graces in Primavera - Le Printemps (Botticelli) — Wikipédia
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6572548h.texteImage