« Il y a quelque chose de poétique dans la position d'un homme blessé : d'abord, je ne sais quelle apparence héroïque le soutient contre la douleur ; après quoi il est tout étonné de trouver cette douleur moins vive qu'il ne l'aurait imaginée ; ajoutez qu'on l'entoure d'intérêt et de tendres plaintes, et qu'il entre d'abord aussi aant dans l'hospitalité que s'il était connu depuis des années. Et puis la tête se trouble légèrement : la pensée se repose en même temps que le corps ; mille rêveries confuses vous bercent mollement ; longtemps vous avez l'espoir de faire un songe. Ainsi j'étais quand on me transporta chez mon hôtesse. On fit un troisième lit dans cette chambre, entre le lit de la tante et celui de la nièce. Je devais reposer à côté de Fanchon, homme heureux ! Premier privilège du blessé ! »

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k273791j