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EVANGILES APOCRYPHES (PROTéVANGILE DE JACQUES)

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Illustration : Geralt - Pixabay - CC0





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On qualifie généralement d’apocryphe (du grec « caché ») un écrit « dont l'authenticité n'est pas établie » (Littré). Cependant dans le domaine biblique l'expression désigne, à partir de la construction des canons, un écrit considéré par les autorités religieuses comme non authentique. L'acception du terme a pu être interprétée de différentes façons ; ainsi, Jérôme nommait « apocryphes » les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament et les considérait comme non canoniques. Le qualificatif « apocryphes » est donné par les protestants à certains textes appelés deutérocanoniques par les catholiques, qui se trouvent dans la Septante et la Vulgate mais pas dans la Bible hébraïque. Les livres de l’Ancien Testament que les catholiques nomment « apocryphes », sont dits « pseudépigraphes » par les protestants.


Si certains apocryphes chrétiens sont exclus d'utilisation par la « Grande Église » pour des raisons théologiques, certains, en dépit même de leur éventuelle condamnation, ont joué un rôle non négligeable dans la vie ecclésiale. Enrico Norelli souligne l'importance qu'ont prise dans l'imaginaire chrétien, au sein même de l'Église, des éléments contenus dans un évangile apocryphe comme le Protévangile de Jacques : les noms des parents de Marie, (Joachim et Anne, canonisés au 16e); « l'âge avancé de Joseph ; la virginité in partu [virginité de Marie pendant l'accouchement], absente des textes devenus canoniques mais clairement affirmée ici ; la naissance dans une grotte » ; « alors que d'un côté les autorités ecclésiales rejetaient fermement les apocryphes, de l'autre elles en prélevaient des éléments, passant sous silence leur origine ou les "blanchissant" via une nouvelle légitimation du récit ».


Une étude de la savante Els Rose a démontré que le Moyen Âge occidental a utilisé des traditions apocryphes dans ses liturgies de commémoration des apôtres.


De même, certaines Églises produisent des traditions apocryphes pour fonder leurs légitimités apostoliques. Ainsi les Actes de Barnabé sont-ils produits au milieu du Ve siècle peu après l'obtention de l'auto-céphalie de l'Église de Chypre. En ce qui concerne l'Église de Rome, si elle n'est pas à l'origine des apocryphes du IIe siècle relatant les missions de Pierre et Paul à Rome, elle fusionne ces traditions pour produire des textes mentionnant le martyre des apôtres le même jour.


Si les premiers évangiles apocryphes sont employés comme exposés doctrinaux, les suivants servent, quant à eux, de matériaux aux récits hagiographiques et légendaires qui alimentent divers auteurs et contribuent à la formation de la mythologie médiévale.


Le récit nomme les parents de Marie — ce que ne font pas les textes canoniques —, soit Anne et Joachim. Marie est consacrée au Seigneur par un vœu de sa mère, puis Joseph, déjà vieux, veuf et ayant des fils, est choisi pour prendre la jeune fille sous sa garde. Le texte raconte comment celle-ci devint enceinte sans avoir perdu sa virginité et mit au monde Jésus. Il développe le thème légendaire de la Nativité dans une grotte : au cours du voyage de la Sainte famille de Nazareth à Bethléem, Marie enceinte descend de l'âne pour se reposer auprès d'un point d'eau, dans le village actuel de Bir-el Quadismu (nom arabe signifiant « puits du repos »). Elle n'a pas le temps d'atteindre Bethléem, Joseph trouve une grotte, y introduit Marie et met près d'elle ses fils (issus d'un premier mariage). Alors qu'il est parti chercher une sage-femme juive dans la région de Bethléem, Jésus apparaît miraculeusement dans la grotte.


Le texte tend, en fait, à réfuter les attaques qui, à son époque, visaient à discréditer la foi chrétienne, affirmant en particulier que Jésus était le fils de Joseph et Marie ; il insiste sur la virginité de Marie qui aurait été constatée par la sage-femme et Salomé, même après la mise au monde de Jésus.



Source: https://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Apocryphes/Apocryphes_Brunet.pdf


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