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CHEMA ISRAëL

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1) Le Chema Israël dans les sources juives


Dans la Bible hébraïque


Le Chema Israël s'insère dans un sermon prodigué par Moïse aux enfants d'Israël peu avant sa mort. Énoncé après la seconde version du Décalogue, il constitue le fondement du message mosaïque : le Dieu d'Israël est Un. La section Deutéronome 6:5-9 qui fait directement suite au Chema et constitue avec lui la parashat chema en est aussi le premier commentaire. Il expose en effet ses modalités théoriques et pratiques, prescrivant de le réaliser dans l'amour de Dieu, de le méditer en tout lieu et à toute heure, de le transmettre à ses fils et de s'en faire un signe sur la main, entre les yeux et aux linteaux des portes et portails. Les prophètes d'Israël élaborant sur le verset du Chema prophétisent un temps où le Dieu d'Israël sera aussi celui des nations, comprenant donc le chema comme une affirmation univoque du monothéisme rejetant d'autres cultes.


Dans la littérature rabbinique


L'« acceptation du joug de la royauté des cieux » véhiculée par le Chema Israël est considérée au moins depuis l'époque des Maccabées comme une prescription (et non une simple affirmation) pour laquelle il vaut mieux mourir que transgresser, en sacrifiant à des idoles.


2) Traduction et analyse de la prière

















Traduction française














Écoute, Israël, l'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est UN.














Béni soit à jamais le nom de Son règne glorieux.














Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton coeur,
de toute ton âme et de tous tes moyens














Que les commandements que je te prescris aujourd'hui
soient gravés dans ton coeur














tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras (constamment),
dans ta maison ou en voyage, en te couchant et en te levant.














Attache les en signe sur ta main,
et porte les comme un fronteau entre tes yeux














Écris-les sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.























Qui est Israël ?


D'après le contexte du verset même, il s'agit du peuple d'Israël, auquel s'adresse Moïse. Chémâ Israël est donc un enseignement : plus tôt dans la Bible (Exode 24:7), le peuple s'est exclamé : Na'asse venichma, « nous ferons et nous écouterons ». Israël dans cette prière fait également référence à Jacob / Yaacov (troisième patriarche du Tanakh) qui à la suite de son combat avec un ange est renommé « Israël ».


Cet enseignement, c'est le monothéisme. Les Israélites ont été jusque-là monothéistes « par tradition », il est temps qu'ils comprennent l'une des notions les plus ardues du judaïsme, et l'une de ses plus fondamentales : l'Éternel, qui Est notre Dieu (Tout-puissant), Est Un. Non seulement Un Seul (Unique), mais Un : la multiplicité de ses attributs, générosité, justice, miséricorde, etc. est apparente, et due à l'échec de l'homme d'appréhender, dans toute l'étendue de sa finitude, l'infinité dans toute l'étendue de son infinitude. La générosité de Dieu est Sa justice, est Sa miséricorde.


Veahavta (Et tu aimeras)


Le reste de la première section  enjoint d'aimer Dieu à tout moment, en tout lieu, et de l'enseigner à ses enfants. Obligation d'enseigner la Torah (« ces paroles »), le passage contient de subtiles références aux Dix Commandements énumérées dans le Talmud. Elle contient aussi, selon les Juifs rabbanites, une allusion aux tefilin et aux parchemins à faire figurer dans une mezouzah, devenue par la vertu de ce verset un « signe distinctif » d'une maison juive.


La récitation biquotidienne


La prescription de proclamer le Chémâ deux fois par jour est immédiatement tirée de la première section du Chémâ lui-même. Sa récitation biquotidienne a été, selon Flavius Josèphe, prescrite par Moïse lui-même (« Antiquités » 6:8), et a de tous temps été considérée comme un commandement divin. Selon le Talmud (Soukkot 42a), dès qu'un enfant commence à parler, il est prescrit à son père de lui apprendre le verset « Torah tsiva lanou Moshe, morasha kehilat Yaakov » (Moïse nous a prescrit une loi, héritage pour la congrégation de Jacob—Deut 33:4) et de lui apprendre à lire le Chémâ.


Le Chémâ du coucher


La première section du Chéma est également récitée avant de se coucher. Pour Rachi, c'est une coutume instituée afin de bien s'acquitter de la récitation du Chémâ « à ton coucher », car le moment où le Chémâ est proclamé dans les synagogues pour l'office du soir est trop précoce par rapport au moment où les gens vont vraiment se coucher. Pour d'autres, c'est dérivé du verset 4:4 des Livre des Psaumes « Parlez en vos coeurs sur votre couche, puis taisez-vous ». Quoi qu'il en soit, c'est une institution rabbinique et non biblique.


Autres mentions du Chémâ dans la tradition juive, le christianisme, la littérature et la musique


Le Chémâ était le cri de guerre du prêtre, lançant Israël contre l'ennemi (Deutéronome 20:3 ; Talmud Sotah 42a). Il est aussi le dernier mot de ceux qui meurent en croyants, et est devenu celui des martyrs torturés pour leur foi. Primo Levi, Juif survivant du camp de concentration d'Auschwitz, préface ainsi son livre Si c'est un homme, qui retrace son expérience dans les camps (extrait) :


« N'oubliez pas que cela fut, Non, ne l'oubliez pas :


Gravez ces mots dans votre coeur.


Pensez-y chez vous, dans la rue,


En vous couchant, en vous levant ;


Répétez-les à vos enfants.


Ou que votre maison s'écroule,  »


 


Le Chémâ est aussi connu dans la tradition chrétienne. Les paroles Écoute Israël sont d'ailleurs prononcées par Jésus (et par l'apôtre Paul dans l'épître aux Corinthiens, I Cor, 8:6).Dans l'Évangile selon Marc (12:29-30) Jésus affirme: « Le premier de tous les commandements est : «Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur ; et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force». »


Dans l'Évangile selon Luc (10:27) Jésus mentionne le troisième verset du Chema : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta force, et de toute ta pensée ». Dans l'Évangile selon Matthieu (22:37) Jésus mentionne aussi ce troisième verset : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée». C'est là le grand et premier commandement. »


Évangile selon Jean (10:22-31) : « On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver. Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'entourèrent, et lui dirent : Jusqu'à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement. Jésus leur répondit : Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père nous sommes un. (ceci est une allusion au Chémâ, que les Juifs reconnaissent immédiatement) Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider. »



Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Chema_Isra%C3%ABl

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