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LE CARNET D'UN REPORTER

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Cette chronique est parue dans la Collection Patrie, éditée par les éditions Rouff, composant de courts récits qui relataient d’une façon romancée différents épisodes de la Première Guerre mondiale .

 «  Nous traversons un confortable fumoir avec bibliothèque où des blessés, peu grièvement atteints sont installés dans des rocking-chairs et savourent leurs pipes en lisant le journal.
Les offices sont abondamment pourvus de jambons, de conserves, d'eaux minérales et même de champagne et de vieux bordeaux. On ouvre devant mes yeux une caisse de mandarines et une autre qui contient de beaux raisins noirs de conserve.
(…/...)
Depuis un instant, une question me brûle les lèvres et je saisis l'occasion qui se présente de .la poser à mon obligeant cicerone :
- Vous traitez les blessés boches aussi bien que vos braves tommies?.
- Exactement de la même façon, me répond-il gravement, d'ailleurs nous allons les voir et vous pourrez en juger par vous-même.
La salle où nous venons d'entrer est tout aussi luxueuse, tout aussi fleurie que les précédentes; il y a là une dizaine de blessés anglais et une vingtaine d'Allemands. Ces derniers sont d'âges disparates, depuis l'adolescent malingre auquel on donnerait seize ans à peine jusqu'au cinquantenaire chauve et ventripotent, au nez chaussé de bésicles, sans omettre quelques robustes gaillards, débardeurs, mineurs ou brasseurs avant la guerre. Tous ont l'air paisible, souriant même et sont heureux de notre visite.
L'officier anglais leur distribue de la menue monnaie et des cigarettes. Alors, sur la figure de ces hommes où se lit la joie se lit en même temps un air d'humilité et de compassion dont je suis surpris. »

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6304081m/f1


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