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L'ETRANGèRE

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« Je n'ai pas la force de vous en vouloir ; je vais partir et bientôt il serait trop tard pour vous dire que je vous pardonne. Mon souvenir vous restera, dites-vous ; pour le fixer plus longtemps, je vous envoie la source innocente de notre querelle, —la bague aux mains jointes. Vous savez la tradition qui s'y attache ; je romps le charme, mais je crois bien que ce ne sera pas à mon profit. Promettez-moi de ne donner jamais cette bague à une autre femme, si éloignée que je fusse, il me semble que je sentirais alors un serrement de coeur qui m'avertirait de votre trahison. Du fond de l'Ecosse où je reviens, je penserai quelquefois à cette France que j'ai traversée comme dans un songe.
Ne regrettez point de n'avoir pas vu mon visage, peut-être ne m'auriez-vous pas aimée. Les fantômes perdent bien souvent à être regardés de trop près. Quand vous reverrez votre soeur, embrassez-la pour moi. Dieu lui a donné la beauté. Hélas! être belle,c'est presque être heureuse."

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58648989/f242

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