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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE5-E)

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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra




Texte ou Biographie de l'auteur

LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)



CHAPITRE V
Section E

Masas assista au conciliabule des quatre chasseurs et à leur énervement croissant en ne voyant pas apparaître leur cinquième compagnon. Ils l'appelèrent à plusieurs reprises, mais s'interrompirent pour s'occuper du blessé qui gémissait pitoyablement en tenant sa cuisse d'où sourdait le sang malgré le garrot qui lui avait été posé.
Tendant l'oreille, dissimulée à une cinquantaine de mètres de ses poursuivants derrière un tronc envahi de mousse , elle perçut quelques bribes de leur conversation.
– On ne peut pas laisser Ronald sans soin. Il faut que l'un d'entre nous retourne au campement pour prendre l'aéroglisseur et venir le récupérer et l'amener à l'hôpital.
– Mais on n'a pas le droit d'utiliser l'aéroglisseur tant que la chasse n'est pas terminée ! objecta l'un d'eux.
– Là, il s'agit d'un cas exceptionnel ! On ne peut pas ramener Ronald sur un brancard : cela prendrait trop de temps et, surtout, cela nous obligerait à laisser filer la petite garce qui est responsable de sa blessure !
– Alors là, il n'en est pas question ! s'exclama le maître de Succus. Je tiens à m'occuper personnellement d'elle ! Avant de mourir, elle aura longtemps l'occasion de regretter ses exploits !
– J'aimerais quand même bien savoir où est passé Garillor ! l'interrompit celui qui se chargeait, avec une certaine difficulté, de maintenir les deux molosses en laisse, tandis que ses amis s'occupaient de la victime du piège tendu par la jeune femme.
– À mon avis, il a tout simplement rejoint la rive ! Déjà tout à l'heure, il ne voulait pas entrer dans l'eau et avait proposé de nous séparer en deux groupes, l'un sur la terre ferme, et l'autre à travers la mangrove. Il a dû profiter de l'occasion pour mener la chasse de son côté.
– Le salaud !
– Rassure-toi, c'est nous qui avons les deux pisteurs rescapés, et il ne parviendra pas à la rattraper avant nous sans l'aide des chiens.
– Tu as raison ! Alors, comment allons-nous procéder pour la suite de la chasse ?
– On va installer Ronald au sec sur cette petite île, et pendant que Gérault retourne chercher l'aéroglisseur, Christianou et moi, nous continuons la traque.
Gérault hésita tout d'abord à abandonner la partie, fût-ce provisoirement, mais en voyant les traits tirés par la souffrance du blessé, il acquiesça et rebroussa chemin en lançant :
– Je devrais être de retour d'ici trois quarts d'heure environ.
– En revenant, fais un crochet en direction du refuge : si tu aperçois la fugitive, préviens-nous par le télécom.
– Ce n'est pas très réglo ! objecta mollement Gérault.
– Tu veux que cette petite peste nous échappe ? gronda Christianou.
– Non, non …. évidemment non.
– Alors, on compte sur tes directives ! Toutefois, en t'attendant, on continue la battue, et sans doute pourrons-nous nous passer de ton intervention !
Après un dernier geste de la main, le chasseur quitta ses trois compagnons et piqua droit vers la rive, passant ainsi, sans le savoir, à proximité de l'endroit où Masas se tenait à l'affût.
Christianou attacha les deux molosses à une grosse racine pour éviter qu'ils ne s'échappent, puis joignit ses efforts à ceux de son comparse pour transporter Ronald jusqu'à la petite langue de terre qui servait de base à trois énormes palétuviers.
L'ayant installé le plus confortablement possible, le dos appuyé à l'un des troncs, ils rejoignirent ce qui restait de leur meute, détachèrent les laisses et reprirent leur progression malaisée à travers les entrelacs végétaux, de l'eau jusqu'à mi-cuisse.
Masas, ravie de l'éclatement du groupe de ses adversaires, se glissa dans le sillage des deux obstinés. Elle évita cependant de passer trop près de l'îlot où gisait la victime de son piège, ce qui l'obligea à quitter l'abri de la végétation luxuriante et pourrissante, qui avait constitué jusqu'alors une cachette idéale pour elle, et à rester pendant quelques instants à découvert.
Avec le sentiment d'être aussi visible qu'une mouche dans un bol de lait, bien qu'elle n'eût que la tête et un bras hors de l'onde, elle franchit la cinquantaine de mètres qui la séparait de plusieurs troncs moussus à demi immergés. Elle allait les atteindre quand un des chasseurs se retourna. La jeune femme se hâta de se laisser couler en s'efforçant d'éviter le moindre remous suspect, tout en égrenant mentalement une kyrielle de jurons : étant dans l'obligation de disparaître précipitamment, il lui avait fallu dissimuler son fusil sous l'eau, et cela allait certainement se révéler fatal à l'antique pétoire.
Elle nagea souplement jusqu'à ce qu'elle gagne les arbres et émergea le haut de son visage avec précaution. Mais sa présence n'avait pas été découverte, car ses poursuivants continuaient imperturbablement à suivre sa piste qui commençait à obliquer vers la rive.
Alors elle ressortit l'arme ruisselante qu'elle tenait en main et la contrôla attentivement. Une grimace de dépit apparut sur ses lèvres lorsqu'elle eut la confirmation de ce qu'elle appréhendait : le fusil n'avait pas du tout apprécié son séjour aquatique, et il ne lui serait d'aucune utilité tant qu'elle n'aurait pas fait sécher les cartouches.
Elle envisagea aussitôt de l'abandonner, mais après réflexion, décida de le conserver, en se disant que ses adversaires, eux, ignoraient qu'il était inutilisable. Ce qui pourrait peut-être s'avérer utile pour elle.


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