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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE5-B)

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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra




Texte ou Biographie de l'auteur

LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)



CHAPITRE V
Section B

Melbar Kasom cligna des yeux en pénétrant dans l'arène baignée de soleil. Il s'effaça de la porte pour permettre à Carlot Dobart de le rejoindre. L'Oxtornien s'arrêta à ses côtés en faisant tournoyer avec délectation l'espèce de lourde masse d'armes qui venait de lui être remise. Visiblement, la situation, si périlleuse fut-elle pour eux, avait le don de le mettre en joie !
L'Étrusien lui jeta un regard amusé. Il se dit qu'il était bien content de faire équipe avec lui, et que leurs forces réunies ne seraient pas de trop pour tenir tête au brécosaure qui leur était promis, si la bête tenait toutes les promesses qui leur avaient été vantées par leurs compagnons de prison. Puis il repensa à des conditions semblables qu'il avait déjà connues une trentaine d'années plus tôt, lorsqu'il avait combattu dans une arène. C'était à l'époque de la course aux activateurs cellulaires disséminés un peu partout dans la galaxie par l'Immortel . Mais cette fois-ci, son minuscule ami, Lemy Danger, n'était pas là pour lui porter assistance !
Les deux adaptés se mirent en marche d'un pas tranquille avant de s'arrêter au centre de l'amphithéâtre et de tourner sur eux-mêmes afin de contempler la foule qui s'entassait sur les gradins. Devant leur air de mépris, certains spectateurs se mirent à les huer. Hurlements bientôt repris par la totalité de l'assistance. Ce qui n'eut pas le moindre effet sur les deux colosses !
Un battement de tambour retentit, stoppant net les cris. Un silence de cathédrale s'abattit sur l'arène, bientôt interrompu par des sonneries de trompettes.
Kasom promena son regard sur les murs entourant l'endroit où devait avoir lieu l'affrontement avec le saurien choisi à leur attention, ce qui lui permit de voir glisser un pan de paroi et apparaître le mufle du brécosaure.
Un des mufles, plus exactement ! Car le charmant animal avait la particularité de posséder deux têtes, la deuxième située à un emplacement où l'on aurait plutôt eu tendance à voir une queue !
Cela mis à part, il s'agissait d'un mastodonte au corps en forme de barrique, juché sur quatre pattes courtes mais musculeuses. Sa peau épaisse rappelait celle de l'éléphant terrestre, avec en revanche un nombre incalculable de plis. Et les prisonniers savaient que cela permettait au brécosaure d'allonger son corps au point de doubler sa longueur initiale. Ce qui ajouterait du piment à la rencontre qui allait les opposer !
– Il aura des difficultés à gagner un concours de beauté ! laissa tomber l'Oxtornien, comme leur adversaire s'avançait prudemment sur le sol sablonneux, ébloui par la clarté ambiante.
– Espérons qu'il n'a pas de marche arrière ! maugréa l'Étrusien en effectuant quelques moulinets avec la hache de guerre et le sabre qui constituaient son armement.
Comme ils en avaient décidé plus tôt, les deux hommes se mirent côte à côte, Carlot à droite de Melbar, et attendirent la réaction de l'étrange animal qui approchait ses dix tonnes avec circonspection.
– Il va falloir faire très attention, car ce bestiau ne réagit absolument pas comme le sournil que nous avons vu tout à l'heure : au lieu de foncer sur tout ce qui bouge, on dirait qu'il réfléchit avant d'attaquer ! murmura le lieutenant.
– Normal, il a deux cerveaux ! rigola l'Étrusien.
Si le ton employé pouvait laisser croire que l'adjoint du Lord-Amiral considérait l'affaire comme une plaisanterie, il n'en était rien, et tous ses sens étaient à l'affût des moindres réactions de leur gigantesque adversaire.
Celui-ci s'arrêta à cinq ou six mètres des deux adaptés et balança de part et d'autre sa grosse tête armée de crocs acérés, les considérant de ses trois gros yeux globuleux brillants de cruauté, tandis que sa réplique caudale se tournait également vers le centre de l'arène.
– Attention, souffla Kasom, il va sans doute s'allonger d'un seul coup !
– À toi de donner le “ top ”. Lorsqu'il attaquera, on se laissera tomber chacun d'un côté, tout en le frappant à la tête quand elle passera entre nous deux ! répliqua l'Oxtornien entre ses dents.
Son compagnon approuva d'un grognement.
La foule lançait des cris de joie, se délectant à l'avance du carnage qui allait se dérouler devant elle.
Pendant quelques interminables secondes, les adversaires s'observèrent. Les pattes avant du brécosaure commencèrent à s'agiter imperceptiblement.
– Gaffe !
– Ouais.
Lorsque l'animal se détendit soudainement, il ne put surprendre les deux amis.
– Go !
Comme un seul homme, ils se laissèrent tomber au sol, tout en moulinant de leur poing armé en direction de la tête et du long cou qui passaient au-dessus d'eux. Le choc entre les armes et le cuir épais du saurien fut d'une extrême violence, et seule la poigne de fer des deux colosses leur évita de les voir arrachées de leurs mains.
Un brame de douleur et d'étonnement s'échappa des deux gueules ouvertes. Le brécosaure reprit instantanément sa dimension initiale, et ses six yeux se braquèrent sur les êtres surprenants qui lui avaient causé une souffrance inhabituelle pour lui.
L'animal souffla bruyamment, et un flot de sang s'échappa de sa langue tailladée et des nombreuses dents qui avaient été brisées par la hache de l'Étrusien, tandis qu'un de ses yeux pendait hors de son orbite, arraché par la masse d'arme de l'Oxtornien. Il piétina le sol avec rage, secouant la tête et crachant de la bave sanguinolente dont les gouttes étaient aussitôt absorbées par le sable.
Pendant un instant, le temps suspendit son vol et un silence impressionnant régna sur l'assemblée stupéfaite.
Qui étaient donc ces hommes qui, non seulement échappaient à la gueule du monstre, mais en plus parvenaient à le blesser dès les premiers instants, tout en restant eux-même indemnes ?
Cependant, le brouhaha, un moment interrompu, reprit de plus belle. Les spectateurs se mirent à parier, et pour la première fois, certains se risquèrent à miser – de petites sommes bien sûr ! – sur les deux humains.
Ces derniers s'étaient séparés et s'avançaient à présent vers le brécosaure, de part et d'autre de l'animal.
Les deux têtes s'agitèrent en tous sens, tandis que le saurien suivait du regard ses adversaires. Visiblement, il était surpris d'avoir à combattre réellement, alors que jusqu'à présent, ses venues dans l'arène s'étaient régulièrement soldées par des victoires faciles, préludes à une consommation agréable de chair fraîche. Son instinct lui souffla que son repas du jour n'allait pas être si simple à gagner, et il se mit à tourner sur lui-même, surveillant de ses cinq yeux valides les deux êtres qui s'approchaient de lui.


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