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AGENT DE L'O.M.U.(6B)

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Chapitre 6B
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."

Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra





Texte ou Biographie de l'auteur

AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie

CHAPITRE VI : BAALOL ET L'ANTILAN
Section 6B

Les fugitifs avaient atteint une vitesse égale au quart de la vitesse de la lumière et fonçaient en direction de Coriolan II en effectuant le tour du soleil, tout en s'en approchant suffisamment afin d'utiliser les émissions de gaz et d'atomes lourds pour brouiller les appareils de détection de leurs poursuivants éventuels.

– C'est peut-être le moment de nous débarrasser des corps.
– Effectivement, Sandorf a raison. Tu viens avec moi, Goral ?
Les deux agents de l'O.M.U. s'extirpèrent de leurs sièges-contour et quittèrent le poste central. Parvenus dans le sas où avaient été abandonné les sept corps, ils les regroupèrent devant l'ouverture donnant sur le vide, puis ils rejoignirent le couloir après avoir fermé hermétiquement la porte étanche. Masas déverrouilla alors le petit coffret mural protégeant la manette débloquant le système de fermeture, et l'abaissa. Le panneau isolant le sas de l'espace extérieur glissa vers le haut. L'air contenu dans la petite pièce ainsi que les cadavres des policiers et de l'Anti furent éjectés violemment.

– Le système de Coriolan comporte à présent quelques satellites supplémentaires ! se contenta de dire Goral, tandis que la jeune femme refermait la porte et remettait de l'air dans la chambre à vide.
Ils rejoignirent leurs compagnons. Stev arborait un profond pli de contrariété au milieu du front.

– Que se passe-t-il ?
– Les copains de Mulgho-Nâal n'arrêtent pas d'appeler. J'espérais qu'ils attendraient encore un peu, mais c'est raté ! Dans quelques instants, ils auront compris, et la chasse à l'homme va commencer.
– Comment envisages-tu la suite de notre odyssée ?
– Il n'est pas question de tenter de nous poser incognito avec cet engin sur Coriolan II. Il faudra utiliser les nacelles de survie, cela nous donnera une petite chance de passer inaperçus.
– Et qu'est-ce qu'on fera des deux prisonniers ?
– Bon Dieu ! Je les avais oublié, ceux-là.
L'octopode intervint, sur un ton de reproche :
– Masas a empêché Arx de les supprimer, et maintenant ils nous gênent ! Mais Arx peut encore arranger ça.
– Non ! Pas question d'abattre ces deux types de sang-froid ! Je suis une guerrière, pas un assassin.
Boudeur et réprobateur, l'Antilan se coula au fond de son siège et ferma ses multiples yeux, signifiant clairement qu'il se désintéressait de la question...
Un ange passa au-dessus d'un poste de commandement muet. Le silence qui se prolongea quelques instants prouva à Masas que tout le monde ne trouvait pas la suggestion de l'octopode si dérangeante. Ce qui eut le don de la hérisser et son visage se ferma.

S'étant bruyamment raclé la gorge, le pilote s'enquit :

– Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
Tous les yeux se tournèrent vers la jeune femme qui, après un regard vers Arx, toujours aussi indifférent, décida :

– On les fourre dans une nacelle après avoir démoli le système hypercom et le cerveau positronique, et on les largue dans l'espace. Sans moyen de communication, ils ne pourront pas appeler leur base, et auront déjà suffisamment de difficultés à retrouver leur route pour s'occuper de nous.
– Autant les exécuter ! objecta Corton.
– Non, ce sont des pilotes, et ils sauront s'en tirer même sans moyens sophistiqués de repérage.
Sandorf hocha la tête :
– On va donc sacrifier une nacelle ?
– Elles ne sont pas à nous et, de toute manière, on ne pourra pas les garder, alors les deux qui restent seront bien suffisantes pour nous amener sur Coriolan II.
– Ce que femme veut, se contenta de dire Stev.
Mais tous, à l'exception d'Arx muré dans sa réprobation, approuvèrent la décision qu'elle venait de prendre.
Les policiers furent assis et sommairement attachés sur deux des sièges de l'engin de survie. Avant de programmer son éjection du vaisseau, Masas leur annonça :

– Quand vous aurez réussi à vous détacher, vous pourrez reprendre les commandes. Vous avez des réserves d'oxygène et de nourriture pour un mois. Cela devrait être largement suffisant pour vous permettre d'atteindre un endroit civilisé.
Trois minutes plus tard, la nacelle avait disparu des écrans de proximité.

– À nous, maintenant.
Stev interrogea la positronique de bord et fit apparaître une vue de Coriolan II sur l'écran.
– Où comptes-tu te poser ? demanda-t-il au chasseur en lui cédant la place devant la console.
Sandorf manipula quelques curseurs, effectuant des zoom successifs sur un continent en forme de losange, entouré d'une vaste étendue d'eau aux reflets moirés. Des paysages de montagnes aux formes torturées se mirent à défiler, avant que l'image ne s'arrête sur un chaos rocheux sur lequel poussait un végétation rabougrie aux teintes vert pâle, preuve que la photosynthèse, ou ce qui en tenait lieu sur ce monde, se faisait difficilement.

– Le repaire secret que l'O.M.U. m'a aidé à aménager se trouve dans une des innombrables grottes de cet amas de pierres. Dans un premier temps, nous nous réfugierons là-bas. Puis je prendrai contact avec Lar'Lun.
– Lar'Lun ?
– Un indigène de Coriolan II.
– Tu lui fais toute confiance ?
– Comme à moi-même ! Je lui ai sauvé la vie il y a une douzaine d'années, et nous sommes devenus frères de sang. Ce qui crée des liens indestructibles entre ceux qui ont signé ce pacte. Lar'Lun mourrait plutôt que de me faire du tort.
– Alors, espérons qu'il ne sera pas sous l'emprise des Antis !

– À part quelques indigènes, personne ne connaît la fraternité qui nous rattache. Et les autochtones n'apprécient nullement les prêtres de Bâalol qui, contrairement à la population humaine, font vraiment peu de cas de ceux qu'ils considèrent comme des barbares ignares. Donc, aucun risque de délation de ce côté.
– Tu penses que l'aide de Lar'Lun nous permettra d'échapper aux Antis et à leurs partisans, volontaires ou forcés ?
– Je l'espère. Les indigènes de Coriolan ont toujours des combines pour résoudre tous leurs problèmes. Tu serais étonnée de découvrir à quel point leur esprit inventif peut imaginer des “ trucs ”, dès qu'il s'agit pour eux de dénouer une situation compliquée. En fait, je les soupçonne d'y prendre un grand plaisir, une sorte de
délectation mentale.
– Très bien. Dans ce cas, il n'y a plus qu'à nous lancer !
Stev intervint :
– Nous n'avons pas aperçu d'indigènes pendant notre courte cavale sur Coriolan V. Serait ce parce qu'ils
sont peu nombreux, et ont-ils la même morphologie que ceux de Coriolan II ?
– Les deux races sont sensiblement les mêmes, et il est vrai que leur nombre n'est pas très important. Les Coriolanais sont peu prolifiques, et depuis la venue de l'homme sur leurs planètes, bien que la cohabitation se passe à merveille, il semble que la population autochtone soit en nette diminution.. Ils vivent en petites communautés et ne se mêlent aux humains que dans certaines circonstances. Il n'est donc pas anormal que vous n'en ayez pas rencontré pendant votre séjour sur Coriolan V, d'autant que vous étiez sur une partie qui a été presque totalement abandonnée aux humains.
Sandorf pianota sur le clavier de la positronique et, au bout de quelques instants, deux petites cartes rectangulaires plastifiées tombèrent dans le réceptacle prévu à cet effet. Allongeant la main, il s'en saisit et tendit l'une d'elles à Stev.

– Tu la glisseras dans le lecteur de la nacelle, et celle-ci te conduira directement au but.
– Parfait. Il ne reste plus qu'à programmer le vol du vaisseau sur une trajectoire l'éloignant du système de Coriolan, et piéger l'accès au sas d'entrée afin de leur laisser un ultime souvenir ! Allez vous installer dans les nacelles, je vous rejoins dès que j'ai terminé...
Dès que ses compagnons eurent quitté le poste de commandement, Stev régla le pilotage automatique de l'astronef, embrassa d'un long regard nostalgique la salle familière qui lui rappelait tant son cher Coeur de Fomalhaut, et partit retrouver ses amis qui l'attendaient dans la soute, près des engins de survie.

– Comment nous répartissons-nous ?
– Stev, Corton et Goral dans l'une, et moi, j'irai avec Sandorf et Arx dans la deuxième.
Trois minutes plus tard, les deux petites navettes jaillissait du sas dont l'ouverture se referma automatiquement après leur éjection.

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