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AGENT DE L'O.M.U.(1A)

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Chapitre 1A
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."

Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra





Texte ou Biographie de l'auteur

AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie

CHAPITRE PREMIER : DANS L'ENFER DE LUPUS IV

– Le Lord-Amiral m'attend.

La sentinelle fixa la jeune femme qui se trouvait devant lui, le visage bronzé éclairé par des yeux pailletés d'or et nimbé par une chevelure quasiment blanche. L'homme nota le nez droit, la bouche souriante et le menton énergique, ainsi que la silhouette svelte et musclée moulée dans une sobre combinaison grise et noire.
Machinalement, il s'enquit :

– Vous êtes Masas Pavel ?
Son interlocutrice hocha la tête. Le soldat s'écarta, et ouvrit la porte devant laquelle il était en faction.
Tandis qu'il refermait derrière elle, il ne put s'empêcher de penser : “ Jolie fille, mais elle ne doit pas être commode ».
Assis derrière un bureau recouvert d'une multitude d'écrans, Atlan leva la tête et accueillit sa visiteuse avec un sourire. Il lui désigna un fauteuil.

– Asseyez-vous, Masas.
La jeune femme se laissa couler souplement sur le siège et contempla le chef de l'O.M.U. d'un air interrogateur.

– Vous désiriez me voir, Monsieur ?
– Oui, Masas. J'ai une mission à vous confier.
– Avec plaisir, je commençais un peu à me lasser de la vie de bureau.
Atlan éclata de rire.
– Mais cela fait à peine trois semaines que vous êtes rentrée de Terkal où vous n'avez pourtant pas eu un
séjour de tout repos !
La jeune femme esquissa une ébauche de sourire et passa machinalement la main sur son avant-bras gauche qui avait été sérieusement brûlé par une rafale de pistolet thermique lors de son passage sur Terkal. Mais la science arkonide faisait des miracles pour ce genre de blessure, et celle-ci n'était plus qu'un mauvais souvenir.

Le patron de l'O.M.U. entretenait des relations pleines de cordialité avec ses agents, et il avouait avoir un petit faible pour Masas. Il connaissait parfaitement son histoire : la jeune femme, alors qu'elle n'était qu'un bébé vagissant, avait été recueillie et adoptée par un mercenaire carsacien qui monnayait alors ses talents de guerrier sur une planète des Mondes de la Frange, appelé Masas. D'où le nom donné à l'enfant trouvée. Le capitaine Pavel et sa section étaient arrivés trop tard pour sauver les habitants d'un bourg assiégé par une horde de pirates.
Parmi les demeures en flammes, ils n'avaient pu retrouver qu'une petite fille en pleurs. Pavel, qui avait déjà septgarçons, avait décidé que cette enfant serait la fille qu'il n'avait jamais eu. Élevée sur un monde rude à la gravité d'1,4 g, dans une famille de mercenaires où la force de caractère et la force physique primaient sur toute autre considération, la fillette avait rapidement appris à se battre et à vaincre. Sa vie au grand air et le contact de ses frères avaient contribué à en faire une athlète complète aux cheveux presque blancs, l'exposition prolongée au
soleil local décolorant tout système pileux. D'abord fermière, comme le souhaitait sa mère adoptive, elle s'était rapidement orientée vers le métier des armes et spécialisée dans le combat rapproché. Ceux qui s'étaient gaussés de ses prétentions à égaler les figures masculines du coin n'avaient pas tardé à déchanter. Il restait même à certains de ces sceptiques des séquelles indélébiles de leur rencontre avec elle. Sans parler des blessures d'amour propre !

C'est au cours d'une “ opération de nettoyage ”, effectuée par Masas et une troupe de mercenaires carsaciens, qu'Atlan avait fait la connaissance de la jeune femme qui avait eu l'occasion de sauver Melbar Kasom, pris sous le feu d'individus bien décidés à avoir la peau du colosse étrusien. L'ex-empereur d'Arkonis avait été conquis par cette jeune femme qui en remontrait à bien des hommes. Et quand il lui avait proposé de rejoindre les rangs de l'O.M.U, elle avait accepté sa proposition après en avoir parlé avec ses frères. Depuis, elle avait mené à bien bon nombre de missions particulièrement épineuses.

Le Lord-Amiral secoua la tête, repoussant d'un coup les souvenirs qui affluaient à sa mémoire.

– Ma chère amie, j'ai quelques soucis sur Tarsus. Ce monde, qui fait partie du Grand Empire, montre des velléités d'indépendance depuis quelque temps. Il n'est malheureusement pas le seul ! Mais dans le cas présent, je soupçonne une intervention occulte de la secte de Bâalol. Il faut dire que Tarsus est un véritable avant-poste de l'empire et que sa perte serait stratégiquement très lourde pour Arkonis, mais également pour Terrania : il manquerait alors le verrou qui ferme l'accès au coeur de l'Empire, et plus rien n'empêcherait les Antis et leurs alliés francs-passeurs de s'y précipiter et d'inciter les peuples encore loyaux à faire sécession. Vous voyez donc l'importance qu'a ce monde dans notre sphère d'influence.
Depuis quelque temps, les agents en poste sur Tarsus m'avaient alerté, mais sans pouvoir me présenter de preuves formelles de cette intervention des Antis. J'ai donc décidé d'envoyer sur place une personne dont je connaissais et appréciais les qualités : Goral Toseff, le fils d'un des derniers généraux non atteint par la
décadence arkonide.

Masas écoutait avec attention l'exposé de son chef. Quand il s'interrompit quelques instants, elle se contenta d'attendre la suite sans rien manifester de ses sentiments.

– J'ai reçu un rapport quotidien pendant trois jours, et subitement plus rien. Une enquête discrète effectuée par nos agents montre que, du jour au lendemain, Goral s'est volatilisé. Je crains que, malgré sa prudence et son expérience, il n' ait été repéré par nos ennemis et mis hors d'état de nuire.


– Pensez-vous qu'il ait été supprimé ?
– Cela a été ma première pensée, même si son corps n'a pas été retrouvé. Cependant, une conversation surprise par un de mes hommes dans un bouge de l'astroport permet de supposer qu'il est toujours vivant, mais détenu dans le pénitencier de Lupus IV, l'enfer carcéral des Antis.
Comme Masas esquissait une moue d'ignorance, Atlan expliqua :

– Je vois que vous ne connaissez pas Lupus IV. Eh bien, imaginez un monde entouré d'une ceinture cyclonique, balayé au sol par des vents soufflant quasiment en tempêtes, et pour rendre le séjour un peu plus idyllique, il tombe régulièrement une pluie acide capable de vous peler la peau en moins d'une heure.
– Je sens que je vais aimer ! Parce que j'imagine que vous allez me demander de le faire sortir de là. s'il y est ?
Le Lord-Amiral hocha la tête.

– Je n'ai pas l'intention de vous forcer à y aller. J'aurais souhaité utiliser les talents de certains membres de la Milice des Mutants, mais le Stellarque de Sol les a déjà engagés dans un conflit à l'autre bout de la Voie Lactée. Et nous sommes pressés par le temps, car je ne pense pas que Goral puisse résister très longtemps au
traitement que les Antis ne vont pas manquer de lui faire subir. Or ce garçon connaît une partie des derniers plans prévus pour remédier à la soif de liberté des colonies arkonides. De toute manière, quelle que soit votre décision, j'aurai toujours pour vous la même considération.
– Pourquoi n'envoyez-vous pas une flotte de l'O.M.U. ? Les Antis ne devraient pas résister très longtemps.
– D'une part, je n'ai pas l'intention de déclencher un conflit ouvert avec la Secte de Bâalol, car il s'agit d'une puissance non négligeable – et que j'ai déjà suffisamment de soucis par ailleurs – et d'autre part, les geôliers risquent de supprimer tous leurs prisonniers en cas d'intervention “ musclée ” de notre part.
Masas se mordilla la lèvre inférieure avant de demander :

– Comment les prisonniers sont-ils amenés sur Lupus IV ?
– Soit par transmetteur, soit par vaisseau de fort tonnage.
– Bien. Je suis d'accord pour y aller, mais il va falloir me trouver une petite nef très solide et un pilote sacrément pointu pour m'y faire accéder discrètement, car je ne pense pas qu'on me laissera emprunter le transmetteur !
– J'ai ce qu'il vous faut.
Atlan appuya sur une touche de son bureau.
– Sergent ? Pourriez-vous faire entrer monsieur Hirsingue ?
– Tout de suite, Amiral.
La porte s'ouvrit et un grand gaillard svelte à la tignasse brune indisciplinée, vêtu d'une combinaison kaki, fit son entrée. Il salua d'un bref signe de tête et s'installa sans un mot sur le siège que lui désignait l'Empereur d'Arkonis. Celui-ci fit les présentations d'un ton ironique :

– Ma chère Masas, je vous présente Stévomir Hirsingue, un commerçant, tel qu'il se définit lui-même, mais en fait un contrebandier de talent qui ne peut rien me refuser, n'est-ce pas ? Et qui de surcroît est le meilleur pilote civil que je connaisse. Et voici Masas Pavel que vous êtes chargé de déposer sur Lupus IV et de ramener, évidemment.
Une moue tordit la bouche de l'homme qui s'exclama sur un ton de reproche :

– Monsieur, non seulement vous m'expédiez dans l'antichambre de l'enfer, mais en plus vous me chargez de veiller sur une fille !
La remarque déclencha l'hilarité d'Atlan.

– Mon pauvre Stévomir ! Si quelqu'un doit veiller sur l'autre, je peux vous assurer que ce serait plutôt l'inverse !
Un air incrédule apparut sur le visage du contrebandier. Puis il contempla la jeune femme dont l'oeil brillait d'une lueur ironique, secoua la tête deux ou trois fois avant de lâcher du bout des lèvres :

– Bon, supposons que je n'ai rien dit. Veuillez m'excuser, Madame.
– Appelez-moi Masas, puisque nous sommes amenés à cohabiter un certain temps.
– D'accord Masas, moi, c'est Stev.
– Voilà qui est parfait, énonça le chef de l'O.M.U. en se levant. Vous avez douze heures pour faire connaissance, avant d'embarquer pour Lupus IV.
Et saisissant un dossier qui se trouvait sur son bureau, il le tendit à Masas en lui disant :

– Vous avez là-dedans tous les renseignements que nous possédons sur cette planète-bagne. C'est plutôt maigre, mais c'est toujours mieux que rien. Bonne chance à tous les deux.



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