Une nouvelle pleine de fureur, de sang et de flammes par Gabriele D'Annunzio (1863-1938), parue en feuilleton dans le journal Excelsior en février 1911.

« La tourbe noire se ruait par la large montée, en hurlant et en secouant armes et outils avec une telle fureur unanime qu'elle ne semblait plus être un rassemblement d'hommes, mais la masse compacte d'une matière aveugle poussée par les esprits de l'ouragan. En quelque minutes, elle fut sous le palais, s'allongea tout autour comme un serpent démesuré, enferma en ses noeuds puants les quatre murailles. Des bouviers aux oreilles chargées de pendants d'or portaient de grands fagots de roseaux secs, allumés comme des torches, qui projetaient sur les mufles farouches des lueurs rougeâtres et lançaient des étincelles et des éclats avec un crépitement sonore. »