L'an se rajeunissait... L'an se rajeunissait en sa verte jouvence Quand je m'épris de vous, ma Sinope cruelle; Seize ans était la fleur de votre âge nouvelle, Et votre teint sentait encore son enfance. Vous aviez d'une infante encore la contenance, La parole et les pas ; votre bouche était belle, Votre front et vos mains dignes d'une immortelle, Et votre oeil, qui me fait trépasser quand j'y pense. Amour qui ce jour-là grandes beautés vit, Dans un marbre, en mon coeur, d'un trait les écrivit; Et si pour le jour d'hui vos beautés si parfaites Ne sont comme autrefois, je n'en suis moins ravi, Car je n'ai pas égard à cela que vous êtes, Mais au doux souvenir des beautés que je vis. Source: InLibroVeritas