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NUIT D'éTé

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Nuit d'été


Tout vivait ; tout chantait ; les stridentes cigales

Commencaient leur concert ; les grillons dans les pres

Remplissaient l'air vibrant des leurs notes egales,

Et les champs se peignaient de reflets empourpres.


O parfumes, o desires, o rougeurs de la Terre,

Fremissant au baiser du soleil qui s'enfuit !

O murmures d'amour, o pudique mystere

Que cherchent les amants dans l'ombre de la nuit !


Et tout semblait s'unir dans la meme harmonie :

Un soupir amoureux errait dans les roseaux ;

Et j'entendais monter cette plainte infinite

De l'invisible esprit qui fait chanter les eaux.


Decoupes sur le ciel ou la lune etincelle,

Je voyais se pencher les sveltes peupliers ;

Comme un fremissement denl'ame universelle

Passait dans leurs rameaux par la brise plies.


Il me semblait entendre un long battement d'ailes,

Et de fleurs de cactus qui vont s'epanouir

Des formes s'elevant indistinctes et freles

Dans un rayon de lune allaient s'evanouir.


Les sylphs, qui dormaient dans le fond de leurs urnes,

S'echappent lestement de leur douce prison,

Et, se baignant sans peur dans les fraichures nocturnes,

Valsent legerement sans courber le gazon.


Viens ! l'amour est si doux et la nuit est si pure !

Les parfums vers le ciel comme d'un encensoir

S'elevent, et j'entends dans le calme du soir

Palpiter vaguement le coeur de la nature.


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