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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE4-G)

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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra




Texte ou Biographie de l'auteur

LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)



CHAPITRE IV
Section G

Melbar Kasom s'arrêta au milieu du couloir qu'ils étaient en train de parcourir, en direction des arènes. Il écouta un instant les hurlements de la foule qui leur parvenaient malgré l'épaisseur des murs de leur prison .
– Sans doute un pauvre type qui vient de mourir ! soliloqua-t-il de sa voix grondante, tout en repoussant négligemment de l'épaule le canon du radiant que l'un des gardes avait rudement appliqué contre son dos pour l'inciter à progresser.
– Ave Caesar, morituri te salutant !(“Salut César, ceux qui vont mourir te saluent ! ”, paroles que prononçaient les gladiateurs romains en défilant devant la loge impériale, avant le combat) ricana le frère de Masas avec une moue de dérision.
– Avancez ! aboya le responsable du détachement en assénant un violent coup de canne dans les reins du mercenaire.
Mal lui en prit, car Ryk se retourna avec la vivacité d'un serpent, lui arracha la cravache et la lui abattit en pleine face.
L'officier poussa un hurlement de douleur et porta les mains à son visage, dont la joue zébrée s'ornait désormais d'une trace sanglante.
La riposte s'était avérée si rapide qu'aucun des surveillants n'avait eu le temps d'intervenir. Quand ils braquèrent leurs armes sur Ryk, celui-ci laissa tomber la trique et leva ses paumes ouvertes au-dessus de sa tête. La tension devint extrême, et l'Étrusien craignit un instant pour la vie de son ami. Pourtant, étrangement, ce furent les geignements pitoyables de la victime qui détendirent l'atmosphère. Les gardes, de vraies brutes mais capables de reconnaître le courage, jetèrent un regard méprisant sur leur gradé gémissant et rabaissèrent leurs radiants. Pour eux, l'incident était clos !
– Tuez-moi ce salaud ! hurla l'officier d'une voix qui frisait l'hystérie.
– Il est prévu pour combattre contre une hydre, et les spectateurs ne seraient certainement pas contents s'ils ne pouvaient pas assister à cette confrontation ! lui rétorqua paisiblement celui qui se trouvait à côté du mercenaire, sans même bouger son arme.
Devant la passivité de ses hommes, son supérieur ravala sa colère et se contenta de jeter un regard meurtrier à Ryk qui affichait un petit sourire goguenard. Passant à côté de lui, il lança :
– J'espère que le monstre te dévorera vivant par petits morceaux !
La troupe des gladiateurs poursuivit sa route jusqu'à une salle étendue au plafond bas et dont les fenêtres panoramiques aux vitres blindées donnaient dans l'arène, quasiment au niveau du sol. Une porte à deux battants permettait d'accéder à l'amphithéâtre par un plan incliné.
– Vous pouvez profiter du spectacle, votre tour ne viendra que cet après-midi !
– Vous comptez nous fournir des armes pour combattre ? s'informa l'Oxtornien.
– Ne vous inquiétez pas, vous aurez ce qu'il vous faut !
– Alors donnez-les-nous maintenant, pour que nous puissions nous familiariser avec. Cela nous permettra de faire durer les duels plus longtemps. Ce qui devrait vous plaire !
– Ne nous prenez pas pour des imbéciles ! Vous êtes beaucoup trop dangereux, du moins certains d'entre vous, pour que nous vous mettions des armes entre les mains avant votre entrée dans l'arène !
Carlot Dobart haussa son épaule valide et s'assit sans façon sur une longue table qui, avec plusieurs bancs et tabourets ainsi qu'une une grande armoire métallique, constituait le mobilier de la “ salle d'attente ”, comme la dénomma aussitôt l'Étrusien.
La plupart des condamnés aux jeux s'agglutinèrent derrière la baie vitrée, observant ce qui se passait sur le sable marbré de taches et de traînées sanglantes. Ryk et Roumlah se joignirent à eux, tandis que les deux adaptés restaient en retrait, paraissant se désintéresser des drames qui se déroulaient à quelques pas d'eux. Il ne s'agissait évidemment pas d'indifférence, mais les deux colosses savaient qu'ils ne pouvaient rien faire pour les empêcher. Alors à quoi bon se mettre de la pression en contemplant le carnage effectué par les gladiateurs qui, comme au temps de la Rome antique, se massacraient à coup d'armes blanches.
Pourtant, lorsqu'apparut un mastodonte de plusieurs tonnes, au long cou soutenant une tête dont la gueule ouverte découvrait des crocs impressionnants, ils s'approchèrent de la vitre blindée.
– Un sournil ! s'exclama l'un des prisonniers d'une voix enrouée.
Carlot Dobart regarda d'un air interrogatif le petit homme grisonnant qui lui expliqua :
– Un animal carnivore des marais de Tular dont l'agressivité est renommée dans tout le système de Flâchez ! C'est étonnant qu'ils aient pu en capturer un et l'amener jusqu'ici !
– Comment le connais-tu ?
– J'étais chasseur pour un zoo de Tellus IV, et pendant plus de vingt ans, j'ai attrapé les animaux les plus étranges de la création. J'ai eu en commande un sournil mais, à trois reprises, mes expéditions ont échoué et j'ai eu bien de la chance de ne pas y laisser ma peau, comme la plupart de mes camarades !
L'Oxtornien hocha la tête et s'intéressa à ce qui se passait dans l'arène. Quatre gaillards, armés de piques et de sabres et accompagnés de deux autres munis de filets plombés et de tridents, venaient de pénétrer face à l'animal dont la queue épaisse, hérissée de trois longs dards osseux et acérés, s'agitait sporadiquement. Son œil unique rouge sang, protégé par un large bourrelet d'une peau aussi dure que du cuir, suivait le manège des six hommes qui se séparaient pour l'attaquer simultanément de tous les côtés.
Sans le moindre préambule, le sournil pivota sur lui-même avec une célérité que l'on aurait crû impossible pour une telle masse et, dans un même mouvement, son cou et sa queue trifide s'abattirent parmi les assaillants. Un des rétiaires se trouva épinglé contre le sol, transpercé par une des terribles pointes caudales, tandis qu'un de ses compagnons d'infortune se retrouvait dans la gueule du monstre, quasiment coupé en deux par les crocs redoutables.
Le drame n'avait pas duré trois secondes !
– Vous avez vu ? !
La voix du petit homme frôlait l'hystérie.
Melbar Kasom fit craquer les phalanges de ses énormes doigts, signe de son énervement, mais il ne quitta pas la scène sanglante des yeux, tentant de maîtriser la colère meurtrière qu'il éprouvait contre les misérables qui avaient fait d'Oobioche un monde cruel et sans loi.
Le combat entre les quatre hommes et le sournil prit fin au bout de cinq minutes, et le saurien vainqueur, ne souffrant que de légères blessures, put se repaître à loisir de la chair de ses victimes, sous les hurlements et les sifflements de la foule déchaînée.
Ryk, qui en avait pourtant vu d'autres, sentit son estomac se retourner à la vue des ruisseaux de sang qui s'échappaient de la gueule de l'animal tandis qu'il poursuivait son repas. Celui-ci terminé, il fallut de longues minutes à une armée de gardes volants, équipés de fusils électriques, pour parvenir à le ramener dans son enclos qui était situé sous les gradins.
– Ces gens sont des monstres ! s'exclama Roumlah, complètement écœuré.
– Et ceux qui assistent à ces spectacles ne valent pas mieux ! renchérit l'Étrusien.
Une lourde chape de silence s'abattit sur la troupe des gladiateurs, vite interrompue par l'officier qui avait été frappé par Ryk :
– Les deux costauds ! Préparez-vous, cela va être votre tour !


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