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Illustration: Chat en poche-acte1-part1 - Georges Feydeau

Chat en poche-acte1-part1


Enregistrement : Audiocite.net
Publication : 2010-01-08

Lu par Joane, Stanley, Christian Martin, Ar Men, Alain Bernard, Anya, Aldor, Melow Dee,Bernard
Montage: Ka00, Fred, Joane.
Bruitage: Ar Men (à venir).
Livre audio de 33min
Fichier Mp3 de 30,4 Mo

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PERSONNAGES

Pacarel : Stanley
Dufausset : Christian Martin
Landernau, docteur : Alain Bernard
Lanoix de Vaux : Aldor
Tiburce, domestique de Pacarel : Bernard
Marthe, femme de Pacarel : Ar Men
Amandine, femme de Landernau : Camille
Julie : Mellow Dee
à la narration: Joane


Acte I

Une salle à manger au Parc des Princes. Porte vitrée au fond, donnant sur le jardin. Un fauteuil de chaque côté de la porte. Portes à droite et à gauche, 2e plan. À droite de la porte de droite, une chaise adossée au mur. À droite, tout à fait au premier plan et adossé à la muraille, un piano ; tabouret de piano devant le piano. À gauche, premier plan contre le mur, un petit bureau-secrétaire ; chaise devant le bureau. Au fond, à droite de la porte d'entrée et après le fauteuil, une table de desserte. À gauche de la porte et également après le fauteuil, un buffet. Au milieu de la scène, une table servie avec cinq chaises autour.

Scène I

Amandine, Marthe, Julie, Pacarel, Landernau, Tiburce, la bonne.
Tous sont assis à table. Pacarel face au public, ayant à sa droite Julie et Amandine à sa gauche. Landernau est à côté de Julie, Marthe à côté d'Amandine. Pacarel porte à la boutonnière le ruban d'Officier d'Académie avec les petites palmes en argent. Tiburce, au fond à gauche, sert avec la bonne.
PACAREL- Excellent, ce canard !
MARTHE- La recette est du docteur Landernau.
LANDERNAU- Eh ! parbleu, c'est le canard à la Rouennaise ! Tout le mystère est dans la façon de le tuer… C'est très simple… au moyen d'une constriction exercée de la main contre le cou du canard, n'est-ce pas, l'air ne pénétrant plus dans le thorax, l'hématose se fait incomplètement, ce qui amène des extravasations sanguines dans le tissu cellulaire qui sépare les muscles sus-hyoïdiens, et sous-hyoïdiens, par conséquent…
PACAREL- Oui, enfin, vous lui tordez le cou… Ces médecins, ça ne peut rien dire comme les autres… Eh ! bien, c'est excellent.
LANDERNAU- Avec ça, ce canard est d'un tendre…
PACAREL- Ah ! c'est ma femme elle-même qui l'a acheté.
MARTHE- Oui… Figurez-vous que j'avais même oublié mon porte-monnaie… Et voilà que j'avais pris le tramway… Heureusement qu'il y avait là un jeune homme très galant qui m'a prêté six sous… J'ai dû être très aimable avec lui.
AMANDINE- Il y a toujours des hommes pour les bonnes occasions.
PACAREL- Oui, seulement il n'y a pas de bonnes occasions pour tous les hommes. (À Tiburce.) Apportez-nous le champagne.
Tiburce remonte chercher le champagne sur le buffet pendant que la bonne enlève les verres à vin et la carafe.
AMANDINE- Ah ! je l'adore… mais mon mari, le docteur, me le défend… il dit que ça m'excite trop ! Il ne me le permet que pour mes bains.
TIBURCE, à part- Ah ! pauvre chatte !
PACAREL- Allons ! tendez vos verres… et vous savez, c'est du vin ! Je ne vous dis que ça… il me vient de Troyes, ville aussi célèbre par son champagne que par le cheval de ce nom.
JULIE- Mais non papa, le cheval et le champagne, ça n'a aucun rapport. Ça ne s'écrit même pas la même chose.
PACAREL- Pardon ! ai-je dit que… cheval et champagne, ça s'écrit la même chose ?
JULIE- Je ne te dis pas !… Mais il y a Troie et Troyes…ce qui fait deux.
LANDERNAU- Permettez… trois et trois font six.
PACAREL- Ah ! très drôle ! Messieurs… Mesdames… Je demande la parole…
Pacarel se lève.
AMANDINE- Laissez parler M. Pacarel,
MARTHE- Parle !… Mon mari était fait pour être tribun,
PACAREL- Messieurs… Mesdames… on ne pourra pas nier.
MARTHE- Ah ! à propos de panier, ma chère Amandine, j'ai retrouvé le vôtre, votre panier à ouvrage
AMANDINE- Mon panier, ah ! moi qui le cherchais !
PACAREL- Messieurs, mesdames…
TOUS- Chut.
PACAREL- Allez-vous bientôt me laisser parler ?
MARTHE- Va, mon ami. (À Amandine.) Vous me ferez penser à vous le rendre tout à l'heure.
PACAREL- Messieurs et Mesdames… et surtout toi, ma fille… je vous ménage une surprise. (s'adressant à Tiburce.) Apportez-nous les rince-bouche.
MARTHE- C'est ça ta surprise
PACAREL- Non, ce n'est qu'une interruption… Je veux m'habituer pour si jamais je suis député… (À Tiburce.) Eh ! bien, vous n'entendez pas ? J'ai demandé que vous m'apportassiez les rince-bouche.
TIBURCE- Voilà ! Je vais vous l'apportasser !
PACAREL- D'abord on dit apporter… On ne dit pas apportasser.
TIBURCE- Ah ! je pensais faire plaisir à Monsieur… comme Monsieur vient de le dire… Oh ! les maîtres !… Tiburce sort.
AMANDINE- Monsieur Pacarel… vous avez la parole…
TOUS- La surprise !… La surprise !…
PACAREL- Voilà… Je serai bref… Julie… tu t'es illustrée dans ta famille par la confection d'un opéra… tu as refait Faust après Gounod… Gounod était né avant toi, il était tout naturel qu'il eût pris les devants. Ton Faust, j'ai résolu de le faire jouer à l'Opéra même… Je me suis enrichi dans la fabrication du sucre par l'exploitation des diabétiques… il ne manque plus qu'un peu de lustre à mon nom… Eh ! bien, ce lustre, c'est toi qui me le donneras. Tu es mon œuvre, cet opéra est ton œuvre. Or, les œuvres de nos œuvres sont nos œuvres, par conséquent, Faust est mon œuvre. J'ai dit !
TOUS- Bravo ! Bravo !
LANDERNAU- Mais cela ne nous dit pas comment tu t'y prendras pour le faire jouer.
PACAREL- Attends donc !… L'autre jour, j'ai appris que l'Opéra avait l'intention d'engager un ténor merveilleux… une voix tu sais… comme je sens que j'en ai une en dedans… si elle voulait sortir… Ce ténor chante à Bordeaux… il s'appelle Dujeton et a un avenir immense… Qu'est-ce que je fais ?… je télégraphie à mon vieil ami Dufausset ! "Engage pour moi, n'importe quel prix, ténor Dujeton ! Actuellement Bordeaux et expédie directement." Vous comprenez, une fois en possession du ténor… je le lie à moi… L'Opéra se traîne à mes genoux… et en même temps que je lui repasse mon ténor, je lui impose mon opéra et voilà les Pacarel qui passent à la postérité… Messieurs, Mesdames, à votre santé.
TOUS- Hip ! hip ! hip ! hurrah !
JULIE, se lève- Ah ! papa, que je suis contente ! Julie se lève et l'embrasse.
PACAREL- Prends donc garde à mon col… tu peux bien embrasser sans te suspendre… Tiens, embrasse ta belle-mère, plutôt. Julie va embrasser Marthe.
MARTHE, après que Julie l'a embrassée- D'abord, ne dis pas toujours ta belle-mère, ça me vieillit, moi, ça me donne l'air d'une conserve.
AMANDINE- Hé ! Hé ! les conserves valent souvent mieux que les primeurs !
On apporte les rince-bouche.
PACAREL, à part- Elle prêche pour son saint, la maman Landernau.

Scène II

Personnages : Les mêmes, Tiburce, Dufausset
TIBURCE- Monsieur. Il y a là un Monsieur qui arrive de Bordeaux… Il vient de la part de M. Dufausset.
PACAREL- De Dufausset ! C'est lui ! c'est Dujeton… Ah ! mes amis… Je vous en prie… faites-lui une entrée… Songez, un ténor, c'est habitué aux ovations… Marthe, au piano… ton grand morceau… Madame Landernau et toi, Julie, vous allez taper sur vos verres avec des cuillers… N'ayez pas peur de faire du bruit. Toi, Landernau, tu vas monter sur une chaise en face de moi, et avec ta serviette, nous ferons l'arc de triomphe. Avez-vous bien compris ? Là, allons-y. Et toi Tiburce, fais entrer avec déférence.
Chacun prend la position indiquée. Pacarel et Landernau montent chacun sur un des fauteuils du fond … Amandine et Julie sont à droite de la table. Marthe est au piano. Tiburce introduit Dufausset qui est accueilli par un charivari formidable.
DUFAUSSET, entrant par la porte du fond. Une maison de fous… Je me suis trompé.
Il fait mine de sortir. Pacarel descendant de son fauteuil :
PACAREL, descendant de son fauteuil. Eh ! bien, où allez-vous ?
Pacarel, Dufausset, Landernau, Amandine, Julie, Marthe au piano.
DUFAUSSET- Ne vous dérangez pas. (À part.) Il ne faut pas les contrarier (Haut.) Continuez donc.
PACAREL, à part- Ah ! Ah ! Il aime ça, les ovations. (Haut.) Allons, reprenons…
Le charivari recommence. Dufausset cherche à s'esquiver. Pacarel le rattrapant :
PACAREL, le rattrapant- Mais ne filez donc pas… Est-il drôle !…
DUFAUSSET- Mais je ne file pas. (À part.) Je ne suis pas rassuré, ils sont en nombre.
PACAREL- Et maintenant causons… D'abord permettez-moi de vous présenter tout le monde. (Il est à l'extrême-gauche avec Dufausset, tous les autres sont massés au fond à droite. Pacarel présente de loin tout le monde en bloc.) M. et Mme Landernau, nos amis intimes qui partagent notre maison, ma femme, ma fille…
Tout le monde salue Dufausset qui salue.
MARTHE, qui s'est levée du piano, reconnaissant Dufausset. Ah ! Le monsieur du tramway qui m'a prêté six sous !
DUFAUSSET- La dame qui avait oublié son porte-monnaie… Est-ce possible ? Dans une maison de fous ! Pauvre femme !
PACAREL- Là ! Les présentations sont faites… Ah ! je suis content de vous voir… Dufausset va bien ?
Ils prennent le milieu de la scène.
DUFAUSSET- Papa ?
PACAREL- Papa !… il a dit papa !… Pourquoi dit-il papa ? Non, je vous demande si Dufausset…
DUFAUSSET, brusquement- Dufausset ?… Ah ? mais alors…
PACAREL, sursautant- Qu'est-ce qu'il a ?
DUFAUSSET- Vous êtes monsieur Pacarel ?
PACAREL- Tiens, parbleu ! (À part.) Est-il bête, il m'a fait une peur !
DUFAUSSET- Et moi qui croyais être chez des fous…
PACAREL- Hein ?
DUFAUSSET- Dame ! C'est vrai, on vous trouve là, tous, sur des chaises, sur la table ou dans le piano… On aurait cru que vous jouiez au chat perché… en musique.
LANDERNAU- On vous faisait une entrée.
AMANDINE- Plaignez-vous donc…
DUFAUSSET- Ah ! c'était pour… quelle drôle de façon de recevoir !
AMANDINE- Ce jeune homme m'a regardée.
DUFAUSSET- Comment, vous êtes M. Pacarel… Enchanté ! Ah ! à propos, j'ai une lettre pour vous, elle est au fond de ma malle…
PACAREL- De Dufausset… Ah ! ce cher ami… Il va bien Dufausset ?
DUFAUSSET- Admirablement ! Il va admirablement, mon père.
PACAREL- Pourquoi m'appelle-t-il son père ? Il a dû être élevé chez les Jésuites, (Remontant vers les siens.) Eh ! bien, comment le trouvez-vous, mon ténor ?
AMANDINE- Majestueux !…
LANDERNAU- Il a l'air d'avoir de la santé, je le soignerai.
Ils échangent leurs impressions.
DUFAUSSET, à l'avant-scène- Drôles de gens ! Papa qui est à Bordeaux… me dit hier : mon fils… tu vas aller faire ton droit à Paris… Mais comme je ne veux pas te laisser livré à toi-même dans cette grande ville des plaisirs effrénés et des corruptions faciles, je t'adresse à mon vieil ami Pacarel…en le priant de veiller sur toi… Sois aimable avec lui… et ne le contrarie pas… tu verras, c'est un charmant homme… Ça, c'est vrai, il en a l'air, je crois que je m'entendrai très bien avec lui.
PACAREL, redescendant vers Dufausset. Ah ! vous ne savez pas combien je suis heureux de vous avoir… Dites-donc, vous n'avez pas déjeuné ?
DUFAUSSET- Le fait est que depuis ce matin…
PACAREL- Oh ! j'en étais sûr… Vous ne voulez pas un œuf cru, une côtelette saignante.
DUFAUSSET. Non merci… j'aime mieux autre chose (Pacarel remonte à gauche. Landernau le rejoint.) Quelle drôle de cuisine on fait à Paris.
MARTHE, qui est descendue premier plan. C'est que quelquefois, pour la voix…
DUFAUSSET. Ah ! si ce n'est que ça ; vous savez, moi, ma voix… j'en fais si peu de cas.
AMANDINE, descendant. Tout le monde n'est pas comme vous !
DUFAUSSET- Je n'en doute pas, madame… (À part.) Ce doit être une chanteuse,
AMANDINE- Il est un peu fat ! Elle remonte.
PACAREL, il descend à droite de Dufausset et remonte. Enfin, on vous donnera ce qu'il y aura !
MARTHE- Je vais m'en occuper !
DUFAUSSET- Ah ! Madame, je suis confus !
MARTHE- Monsieur…
Elle sort par la droite.
DUFAUSSET- Elle a rougi ! Elle m'a reconnu ! Elle est exquise !… (Gagnant la droite.) Mais qui est-elle cette dame ?.. La femme de Pacarel ou de l'autre ?… On m'a présenté tout le monde en bloc…
PACAREL- Et, maintenant, si vous voulez bien, à table… car nous n'avons pas tout à fait fini.
DUFAUSSET- Vraiment… oh ! mais alors je ne veux pas déranger le service… je prendrai où vous en êtes.
Tout le monde s'assied à sa place respective. Dufausset prend place entre Pacarel et Amandine sur la chaise que la bonne a été chercher à droite, entre la porte et le piano, et lui a avancée.
PACAREL- Ah ! bien, si vous voulez ! (À Tiburce.) Tiburce, servez toujours un rince-bouche à monsieur. (À Dufausset.) Comme cela vous ne serez pas obligé d'en reprendre un à la fin du repas.
DUFAUSSET, avec le rince-bouche. À votre santé, Messieurs, Mesdames.
LANDERNAU. Eh ! là… attendez donc… ça n'est pas fait pour les toasts.
MARTHE, rentrant de droite. Voilà ! J'ai donné les ordres, on va vous servir quelque chose… (s'adressant à Amandine.) En même temps voici le panier…
Elle le dépose sur le piano, et regagne sa place à table.
PACAREL, à Dufausset, pendant que Tiburce lui présente un plat. Vous savez que vous n'aurez pas d'autre logement que le nôtre… Le Parc des Princes est très sain pour la voix… Ainsi vous ne pouvez refuser… Vous serez au premier, à côté de ma chambre… Vue sur le jardin… il y a un piano.
Pendant ce qui précède, Julie s'est levée et prépare le café.
DUFAUSSET- Oh ! ça !…
PACAREL- Je vous préviens qu'il est à queue.
DUFAUSSET- Tant pis… Ça tient plus de place… Enfin, j'y mettrai mon linge.
On se lève, les domestiques débarrassent la table.
JULIE, présentant une tasse de café à Dufausset. Monsieur, un peu de café ?…
DUFAUSSET- Très volontiers.
PACAREL- Non, c'est excitant… fais-lui faire un lait de poule.
DUFAUSSET- Mais, je le déteste…
LANDERNAU- Ça ne fait rien… ça veloute le gosier… Il remonte.
DUFAUSSET- Mais je n'ai pas besoin de velouté…
AMANDINE- Ah ! ici il faut obéir.
DUFAUSSET- Allons, ils me mettent au régime…
JULIE- Je vais le commander.
PACAREL- C'est cela, soigne ton futur interprète… car c'est elle, c'est cette belle jeune fille qui a fait l'opéra.
DUFAUSSET- Ah ! (Saluant.) Mademoiselle Garnier…
PACAREL- Mais Dufausset a dû vous en parler.
DUFAUSSET- Euh !… vaguement… en tout cas il ne s'est pas étendu…
PACAREL- Eh ! bien voilà… c'est elle.
DUFAUSSET- Ah ! j'en suis bien aise… beau monument !
PACAREL, bas à Julie- Il a dit : "J'en suis bien aise", tu as entendu ?
JULIE- Oui… Ah ! il est charmant ce jeune homme ! mieux que mon fiancé (Haut) Je vous mettrai beaucoup de fleur d'oranger
Elle sort par la droite.
MARTHE- Un peu de liqueur, monsieur ?
DUFAUSSET- Oh ! madame, de votre blanche main… (À part.) Elle est délicieuse… (Haut.) Qu'est-ce que c'est ? (Il lit sur le cruchon.) "Hunyadijanos", non merci !
PACAREL- Ne vous inquiétez pas, c'est une vieille bouteille.
DUFAUSSET- À la bonne heure !
La bonne entre pour remonter un peu la table et les chaises.
PACAREL- Et maintenant, mes amis, je ne vous chasse pas, mais nous avons à causer ensemble, Monsieur et moi
LANDERNAU- Cela se trouve bien, j'ai justement à travailler.. Venez-vous, mesdames… À tout à l'heure !
Tous sortent par le fond, excepté Pacarel et Dufausset.

Scène III

Pacarel, Dufausset
PACARELEt maintenant, parlons sérieusement. Je vais droit au fait ! Voilà ce que je vous propose… je ne lésinerai pas ! Voulez-vous trois mille francs par mois ?
DUFAUSSET- Moi, si je… hein !
PACAREL- Trois mille francs par mois, nourri, logé, chauffé et soigné… Ça ne vous suffit pas ?
DUFAUSSET- Qu'est-ce qu'il chante ? Vous voulez rire ?
PACAREL- Moi je veux rire… non du tout, je croyais… (À part.) Cristi ! ils sont exigeants les ténors à présent ! Enfin qu'est-ce qu'on vous donnait à Bordeaux ?
DUFAUSSET- Mon père…
PACAREL- Mon père… Il tient à m'appeler son père. Je vous demande ce qu'on vous donnait ?
DUFAUSSET- Cent francs !
PACAREL- Eh ! bien, ça fait bien trois mille.
DUFAUSSET- Comment cent francs, ça fait trois mille !…
PACAREL- Dame, il y a trente jours par mois, cent fois trente, trois mille…
DUFAUSSET- Permettez, c'est que…
PACAREL- Enfin, c'est bon, je ne lésine pas… Disons trois mille cinq… Voulez-vous trois mille cinq par mois ?
DUFAUSSET- Si je le veux !… Il est étonnant ! Ah ! papa me disait bien que c'était un homme charmant, mais je ne croyais pas que ce fût à ce point.
PACAREL- Acceptez-vous ?
DUFAUSSET- Si j'accepte… tiens, parbleu !
PACAREL, passant au premier plan, va au bureau de gauche et s'assiedOui. Eh ! bien alors, c'est convenu… Nous allons signer notre traité… et un traité en règle… parce que, comme cela, chacun connaît son droit… et vous savez, le droit avant tout.
DUFAUSSET- Oh ! alors, c'est vous qui me ferez passer les colles…
PACAREL- Je ne connais pas l'argot des théâtres… D'abord nous stipulons un fort dédit… Quarante mille francs si vous me quittez !
DUFAUSSET- N'ayez pas peur, je ne vous quitterai pas !… Et qu'est ce qu'il faudra faire pour ça ?
PACAREL- Chanter quand et où bon me semblera !
DUFAUSSET- Chanter ! C'est une drôle d'idée par exemple !
PACAREL- Vous êtes payé pour ça !
DUFAUSSET- Dites donc, vous voulez faire une niche à quelqu'un ?
PACAREL- Oui, à l'Opéra !…
DUFAUSSET- En m'y faisant chanter ?
PACAREL- Non !… C'est-à-dire que… (À part.) Inutile qu'il sache, il se ferait mettre à l'enchère… (Haut,) Enfin peu importe quelles sont mes idées… Acceptez-vous
DUFAUSSET- À ce prix-là, je crois bien… Si je m'attendais à cela, par exemple !… Quand je pense qu'à Bordeaux, quand je chante, on me dit : "Ferme ça, tu vas faire pleuvoir !"
PACAREL, toujours assis- Eh ! bien, vous allez signer ce petit engagement que j'ai eu soin de rédiger… il est de dix ans… (Dufausset prend une des chaises qui entourent la table et s'assied à côté de Pacarel.) Ça m'est égal puisque je le repasserai à l'Opéra. Nous disons 3.500 d'un côté et 40.000 de l'autre. Là ! voilà qui est fait… "Devant nous X et X…", nous mettrons les noms plus tard, "ont comparu les sieurs Pacarel, Etienne, François, fabricant de sucre par l'exploitation des diabétiques, d'une part, et Dujeton…"
DUFAUSSETQui ça, Dujeton ?…
PACARELMais vous ! Ce n'est pas votre nom ?
DUFAUSSETDujeton !… C'est un nom de théâtre, ça !
PACAREL. Ah ! c'est votre nom de… Mais alors comment vous appelez-vous ?
DUFAUSSET- Dame ! comme mon père…
PACAREL- Je pense bien ! mais encore…
DUFAUSSET,Dufausset, parbleu !
PACAREL, se levant ainsi que Dufausset qui va replacer sa chaise auprès de la table- Dufausset !.. N'achève pas, malheureux… j'ai compris… Dufausset est ton père !…
DUFAUSSET- Eh ! bien oui… puisque je vous le dis ! (À part.) Qu'est-ce qu'il a ?…
PACAREL, au public- Dufausset son père, il a un fils ! lui un homme marié, père de famille !… Oh ! quelle honte !… Ah ! il ne me l'avait jamais dit… Voilà donc un fruit de sa débauche !…
DUFAUSSET- C'est mon père qui m'a dit : va trouver Pacarel…
PACAREL- "Mon père." Il te permet de l'appeler ton père…
DUFAUSSET- Dame ! c'est logique…
PACAREL- Et tu es sûr que c'est bien ton père ?
DUFAUSSET- Dame !
PACAREL.- Mais qu'est-ce que dit sa femme ?
DUFAUSSET- Qu'est-ce que vous voulez qu'elle dise ?
PACAREL- Est-ce qu'elle sait que tu es son fils ?
DUFAUSSET- Maman ?… (À part,) Tiens, est-il bête !
PACAREL- Maman !… Elle te permet de l'appeler maman ?… (À part.) Pauvre femme !… Elle endosse… elle légitime !… c'est de l'héroïsme !…
DUFAUSSET- Ils ont beau dire ; ils sont tout de même un peu braques dans la famille !
PACAREL- Mais le fils… que dit le fils… de te voir prendre dans la famille, une place qui n'appartient qu'à lui seul ?
DUFAUSSET- Le fils !… Quel fils ?
PACAREL- Mais le fils de ton père…
DUFAUSSET- De mon père ?… Papa a un fils ?
PACAREL- Parfaitement, je l'ai connu il y a treize ans. Il avait douze ans… il est beaucoup plus petit que toi…
DUFAUSSET- Un fils… mais de qui ?…
PACAREL- Eh ! parbleu, de sa femme ! Tu ne l'as jamais vu ?…
DUFAUSSET- Jamais !
PACAREL- Serait-il mort ?
DUFAUSSET- Ah ! C'est trop fort ! je vais écrire à papa.
Il fait un mouvement vers la gauche.
PACAREL, l'arrêtant, Ne fais pas cela, malheureux ! Il ne manque plus que cela, la révolte de l'adultérin contre le légitime !…
DUFAUSSET, frappant sur la table- J'en aurai le cœur net…
PACAREL- Ne t'agite pas… ne vous agitez pas !… Ce qui est fait est fait… Pour moi, j'ignore tout… Tenez, ne parlons plus d'eux et signons le traité. (Dufausset s'assied au bureau, Pacarel s'appuie sur sa chaise.) Alors, vous signez Dufausset ? Pauvre Dufausset ! Tenez, mettez à côté, "dit Dujeton"… pour qu'on sache… Dufausset signe.
DUFAUSSET- Est-ce cela ?
PACAREL- Parfait ! voici votre traité… (Dufausset se lève.) et voici le mien… et maintenant vous êtes mon ténor particulier !
DUFAUSSET- Ah ! bien, je vous souhaite du plaisir…
PACAREL- Oh ! moi, j'ai toujours aimé à protéger les arts.
DUFAUSSET, indiquant les petites palmes d'argent que Pacarel porte à sa boutonnière- C'est sans doute pour cela que vous êtes officier d'Académie…
PACAREL- Non, ça c'est une décoration que j'ai trouvée au bal de l'Opéra… Je l'ai déposée chez le commissaire… personne ne l'a réclamée. Au bout d'un an et un jour on m'a dit : "Ça vous appartient." Voilà comment je suis officier d'Académie
DUFAUSSET- Mes compliments !
PACAREL- Ah ! suivez-moi, je vais vous installer dans votre chambre… À propos, une petite recommandation, vous ne jouerez pas du piano de trop bonne heure pour ne pas réveiller le monde.
DUFAUSSET- N'ayez pas peur !… J'ai le respect…
PACAREL- Des autres !
DUFAUSSET,Du piano surtout
PACAREL- Vous savez, ces dames aiment à dormir.
DUFAUSSET, à part- Ces dames !… Elle en est de ces dames !… Madame… comment s'appelle-t-elle ?… C'est que je suis absolument pincé depuis ce matin.
PACAREL- Venez-vous ?
À la porte gauche. Il disparaît un moment.
DUFAUSSET- Voilà son panier à ouvrage.. Ah ! Ma foi, je vais lui écrire un mot ! (Il déchire une page de son carnet et écrit) : "Depuis que je vous ai frôlée, je vous aime !…" Là, et maintenant, dans le panier…
Pacarel, redescendant en scène et allant à Dufausset. Ah ! çà ! qu'est-ce que vous faites donc dans le panier de Mme Landernau ?
DUFAUSSET- Moi, rien… (À part.) Mme Landernau !… C'est la femme de l'autre ! de l'autre… Alors, je n'ai pas de scrupules à avoir.
PACAREL- Vous regardez son panier avec des yeux de merlan frit !
DUFAUSSET, se levant- Monsieur Pacarel, êtes-vous homme à garder un secret ?
PACAREL- Oh ! quand je ne peux pas faire autrement.
DUFAUSSET- Je trouve Mme Landernau admirable !
PACAREL- Vous ! Allons donc !… c'est pas possible, mais vous ne l'avez pas regardée… une poitrine ! ça n'en finit pas… ça s'en va, ça s'en va… elle s'en va de la poitrine, mon ami !
DUFAUSSET- Que voulez-vous, j'en suis toqué…
PACAREL- Eh ! bien, pour la rareté du fait !… (À part.) C'est égal, j'aurai l'œil… Landernau, un ami !

Scène IV

Les Mêmes, Tiburce, Lanoix
TIBURCE, venant du fond droite et annonçant. Monsieur Lanoix de Vaux !…
LANOIX, du fond droite également. Ah ! Cher beau-père…
PACAREL, présentant. Monsieur Lanoix de Vaux, mon futur gendre… Monsieur Dufausset, un Duprez de l'avenir…
LANOIX- Ah !… Monsieur est peintre ?…
DUFAUSSET- Moi !
PACAREL. Mais non… monsieur s'occupe de chant.
LANOIX- Paysagiste alors !…
PACAREL- Mais non… (À Dufausset.) Il est bouché mon gendre…
DUFAUSSET- Boucher ?… Fichu métier !…
LANOIX- Je vais vous dire, c'est que moi je me destine à la peinture comme mon père…
DUFAUSSET- Ah ! votre père se destine…
LANOIX- Non, il est mort… il était peintre en animaux.
PACAREL- Il a même fait le portrait de mon gendre ! Superbe !
Il remonte par la gauche.
LANOIX- Alors je me suis fait peintre comme lui pour faire quelque chose.
DUFAUSSET- Eh ! bien, moi, mon père est fabricant d'alcool… Alors, je le suis un peu aussi.
LANOIX- Je fais surtout la bête…
DUFAUSSET- Tiens ! Et moi je fais de l'esprit.
PACAREL- Les extrêmes se touchent !
DUFAUSSET- Enchanté !
Lanoix, passant à droite, Enchanté !
PACAREL, à la porte gauche. Allons, mon gendre, nous vous quittons !… Je vous envoie votre fiancée !…
Dufausset remonte à gauche.
LANOIX- Faites donc !
PACAREL- Venez-vous, Dufausset ? Ils sortent à gauche.

Scène V

Lanoix, puis Julie
LANOIX, seul. Maman m'a dit : tu vas porter un bouquet à ta fiancée… C'est de rigueur quand on fait sa cour… Je l'avais bien acheté le bouquet… mais, en venant, j'ai fait un crochet jusque chez Camélia… et elle me l'a ramassé, mon bouquet. Elle est charmante Camélia ! Et sans façon… Avec elle je n'ai pas besoin de tourner ma langue sept fois dans ma bouche… C'est pas comme ici… où maman m'a recommandé de le faire chaque fois que j'ai à parler… Aussi, en voilà une idée de vouloir me marier… c'est stupide… Camélia aussi trouve ça stupide… Elle m'a dit : regarde, moi, est-ce que je me marie ! Elle a même ajouté "Si je consentais à me marier ce ne serait qu'avec toi !" et elle a appelé sa bonne… pour me faire tirer les cartes… Savez-vous ce qu'elles m'ont dit, les cartes "Si Lanoix de Vaux se marie… il sera malheureux ; s'il reste avec sa Camélia, il sera toujours heureux !" Et ça m'a coûté 20 francs pour la bonne ! Vous comprenez que je ne veux pas aller contre les destins !…
Il s'assied à droite sur le tabouret du piano.
JULIE, entrant de gauche. Papa m'a dit va retrouver ton fiancé… Il m'ennuie mon fiancé… il bégaie… et, a ajouté papa… observe-toi, tiens-toi droite, et compte deux fois jusqu'à quatre entre toutes tes paroles.
LANOIX, se levant. La petite Pacarel !… Tournons sept fois la langue !… (Il salue, tourne sept fois sa langue et parle.) Bonjour mademoiselle, comment allez-vous ?
JULIE- Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre. Très bien, je vous remercie, et vous ?
LANOIX- Ah ! ça ! qu'est-ce qu'elle a ? (Tournant sept fois sa langue.) Je vous avais apporté un bouquet (Même jeu), seulement je me suis aperçu qu'il était fané… (Même jeu,) Alors, je l'ai jeté !…
JULIE, à part. Dieu ! qu'il est agaçant avec son tic ! (Haut.) Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre… Trop aimable !
LANOIX- Ce que c'est tout de même d'être musicienne, elle bat la mesure tout le temps…
JULIE- Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre… Et madame votre mère va bien ?
LANOIX, à part- Ce qu'elle est crispante ! (Haut, après avoir tourné sa langue autour de la bouche.) Très bien, mais sa pauvre sœur est très malade… Avec ça elle a perdu sa meilleure amie ! Elle a un chagrin… elle ne sait plus sur quel pied danser !
JULIE- Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre… Allons tant mieux, tant mieux ! (À part.) Il doit avoir une paralysie de la langue !
Elle s'assied près de la table du milieu, extrême gauche.
LANOIX, à part- Non, mais, me voyez-vous toute ma vie embringué de cette petite dinde… (Il s'assied près de la table ; mais à l'extrême droite.) Quand on est cinq minutes avec elle, on ne trouve rien à lui dire…
JULIE, à part- Le beau mari que cela ferait… (Haut.) Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre… Vous semblez pensif ?
LANOIX, tournant sa langue- C'est dans ma nature !…Je suis un esprit observateur… il faut toujours que je m'explique le pourquoi des choses… Ainsi, en ce moment, je suis en train de faire des études… pour avoir l'explication d'un phénomène que vous avez dû remarquer comme moi, si vous en avez fait l'épreuve…
JULIE- Une, deux, trois, quatre… une, deux trois, quatre… C'est ?…
LANOIX, tournant sa langue- Pourquoi la mie de pain qui est blanche, quand on la roule entre ses doigts, devient-elle noire ?
JULIE, à part- Quelle cruche, mon fiancé ! (Haut.) Une, deux, trois, quatre… une, deux, trois, quatre… Je n'ai pas fait d'études spéciales !.. (À part.) Et l'on veut que je l'épouse… Jamais !
Elle se lève.
LANOIX, se levant- Plutôt prononcer mes vœux que de la prendre pour femme !
Ensemble.
JULIE- Monsieur,
LANOIX- Mademoiselle ?
LANOIX- Vous dites ?
JULIE- Non, parlez !…
LANOIX- Après vous !
JULIE- Chut ! Mme Landernau. Tout à l'heure !

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